Trois dossiers de demande de bourses du Legs Germaine Cousin, ont été approuvés par le Conseil scientifique du Legs Cousin et acceptés par son Comité de gestion. Les bourses ont été présentées à l’Assemblée générale du 21 décembre 2023, conformément à nos status, et ont été attribuées aux bénéficiaires suivants :
Yannick Bellanger — Inventaire des Phasmes de République Dominicaine. 1500 € accordés.
Nous connaissons actuellement 25 espèces de phasmes de l’île d’Hispaniola, dont 20 pour la République Dominicaine, toutes endémiques de l’île. La quasi-absence de Diapheromerinae parmi les espèces connues, sous-famille courante dans les Grandes Antilles, et d’abondantes observations sur la base de données iNaturalist conduisent à la conclusion que de nombreuses espèces restent à découvrir et à décrire.
Par ailleurs, très peu d’informations sont connues sur l’écologie y compris des espèces décrites récemment. Cette mission en République Dominicaine de deux semaines en février 2024 apportera une contribution importante à la connaissance du territoire en matière de biodiversité et contribuera à la compréhension des mécanismes de colonisations des phasmes dans les Grandes et Petites Antilles. Elle se focalisera sur deux provinces du sud-ouest du pays : Barahona et Pedernales, où différents biotopes seront prospectés. Membre de l’association ASPER
(Association pour la Systématique des Phasmes et l’Etude de leur Répartition) dont je suis également actuellement président, je remercie la Société Entomologique de France de m’accorder cette bourse Germaine Cousin qui me permettra de mener à bien cette étude.
Maxime Le Cesne — Fulgoromorphes cavernicoles des Alpes Maritimes. 1894 € accordés.
Notre découverte et la description en 2022 d’un nouveau genre et espèce pour la science d’un fulgore cavernicole dans les environs de Nice (Alpes-Maritimes), a montré l’intérêt d’explorer plus en avant l’adaptation à la vie souterraine de ce groupe d’insectes Hémiptères. Leur présence dans ce milieu si peu hospitalier est en effet inattendue pour ces phytophages obligatoires réduits à se nourrir sur l’unique source de nourriture végétale en grotte : le système racinaire. Nos récentes prospections dans le sud de la France nous ont montrés que plusieurs autres grottes abritaient des larves de Fulgoromorphes qui restent encore à déterminer, révélant une diversité insoupçonnée pour ce groupe. De plus, le relevé d’informations précises sur leur biologie, sur leur éthologie et leur écologie, mis en relation avec l’histoire évolutive de ces groupes apparaît être prometteur pour mieux comprendre les moteurs possibles de l’évolution vers la cavernicolie. Cette nouvelle mission d’exploration nous permettra d’approfondir et d’augmenter nos connaissances (diversité taxinomique, données étho-écologiques) sur les Fulgoromorphes de France grâce à la prospection de plusieurs cavités prometteuses, dont certaines protégées et pour lesquelles aucun ou peu d’inventaires faunistiques ont été réalisés.
Riccardo Poloni — Taxonomie et faunistique des Oedemeridae africains. 1400€ accordés.
Les Oedemeridae constituent une petite famille de coléoptères, peu étudiée, notamment sur le continent africain où peu d’espèces sont connues. Avec ce projet, je prévois de prospecter le littoral et les zones montagneuses de l’Algérie, principalement dans le but collecter deux espèces. Pour la première, Stenostoma rostratum (Fabricius, 1787), je prospecterai les dunes sableuses, un habitat fragilisé dans toute la zone méditerranéenne. Les échantillons collectés serviront pour des analyses en biologie moléculaire et de biogéographie, dans le but de mieux comprendre la répartition de ce genre assez particulier. Pour la deuxième espèce ciblée, Anogcodes stenoderus (Fairmaire, 1876), endémique algérienne pour laquelle je n’ai pas de spécimens disponibles, j’espère trouver en Kabylie des échantillons pour une révision du genre. Par ailleurs, tous les Oedemeridae rencontrés constitueront autant de données utiles pour des études ultérieures.
